Zoom sur le dispositif « Poissy Bien-être » déployé par la Ville de Poissy
Les points clés du programme "Poissy bien-être"
Pouvez-vous nous détailler le dispositif “Poissy bien-être” ?
Poissy Bien-être a été créé en 2017 pour la santé des collaborateurs et la cohésion inter-services. 2023 marque donc la 8ème édition.
Nos agents peuvent bénéficier d’une heure d’activités physiques par semaine, sur leur temps de travail.
Les séances – en petits groupes (de 12 à 15 pers) – sont encadrées par nos éducateurs sportifs sur un cycle de 10 semaines. Nous proposons 3 cycles par an. Chaque cycle peut accueillir 200 participants. Le médecin du travail est mis dans la boucle dès le départ. »
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Organisation RH
Ces séances sont proposées sur le temps de travail. Un point délicat en terme d’organisation RH ?
« Oui, d’autant que pour 1 heure d’activité physique, les agents ont 2 heures maximum d’autorisation d’absence pour tenir compte du temps de transport vers les activités.
Cette organisation se fait bien sûr avec l’accord avec des managers d’équipe. Tout ceci demande l’association des managers au circuit d’inscription et bien entendu, un portage politique fort. »
Participation des agents
Quels sont les résultats en termes de participation ?
« 18 % des agents en profitent chaque année en moyenne. 98 % des participants des dernières sessions se sont ré-inscrits.
On parle des bienfaits sur la santé physique et mentale mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit aussi d’un outil de cohésion sociale : les agents de tous services et toutes catégories se rencontrent durant ces séances.
Les bénéficiaires nous parlent des bienfaits sur leur santé, diminution du stress, amélioration des rapports sociaux…
Pour la collectivité, il s’agit aussi d’un levier destiné à réduire l’absentéisme compressible et donc à générer des économies. »
– Plaquette de présentation « Poissy Bien-être »
– Formulaire de demande pour les agents de la Ville de Poissy
– Questionnaire de satisfaction adressé aux agents de Poissy
Impact sur l’absentéisme
Quel est l’impact sur l’absentéisme compressible ?
« Avant de répondre à cette question, je souhaite rappeler le contexte. Fin 2016, nous étions à la fin d’un cycle de réorganisation interne difficile avec des diminutions d’effectifs dues à la baisse des dotations de l’État. Malgré un absentéisme inférieur à la moyenne des collectivités, nous cherchions à réduire l’absentéisme de courte durée, inférieur à 3 mois.
Les accidents de service et arrêts de courte durée coûtaient environ 1,5 million d’euros par an à la collectivité.
Nous avons donc engagé une réflexion sur l’absentéisme compressible et la recherche d’amélioration des conditions de travail. En 2017, nous avions 20,5 jours d’arrêt de travail de courte durée par an, contre 22,5 jours en moyenne dans les collectivités, selon les chiffres de l’Anact. Aujourd’hui, nous sommes à 17,5 jours.
Attention, très important. Je ne dis pas que « Poissy bien-être » est le seul élément d’explication. D’autres facteurs y participent comme : l’accompagnement des parcours (formation, et valorisation du mérite), la qualité du management, l’égalité professionnelle… »
Cellule d'écoute psychologique
Sur le plan de la santé mentale, comment fonctionne le nouveau dispositif d’écoute psychologique proposé aux agents de la ville ?
« Concrètement, il s’agit d’un numéro vert, donc gratuit, accessible 7/7 et 24/24, anonyme et confidentiel. L’idée est d’aider nos agents à surmonter leurs difficultés personnelles lorsqu’ils en éprouvent le besoin.
Cet outil avait déjà été proposé durant la crise du COVID. C’est donc un prolongement. Ce dispositif est proposé en complément de ce qui existe déjà au sein de la ville en terme de prévention santé. Mais nous souhaitions aller plus loin.
Lorsque vous rencontrez un problème familial, que vous vous sentez dépassé en tant qu’aidant d’un proche malade, que vous subissez la dépendance à une addiction, les protocoles d’accompagnement classiques demandent du temps et de l’argent. Il y a une vraie question d’accessibilité aux soins aujourd’hui en France.
Coût pour la collectivité
Financièrement, est-ce-que cela représente un coût pour la collectivité ?
« Il n’y a aucun coût pour la collectivité. Nous sommes déjà assurés pour la prise en charge des maladies, des accidents imputables au service, des maladies professionnelles. Nous avons négocié l’accès à cette cellule d’écoute psychologique dans le cadre de notre contrat groupe.
Nous ferons donc le bilan dans quelques mois. Mais même si ce dispositif devait finalement bénéficier qu’à une seule personne, je m’en féliciterai. »