La QVT devient la QVCT : que faut-il retenir de ce nouvel acronyme ?
QVT : Genèse d’une appellation
Consacrée par la loi Santé au Travail, la lettre C (pour Conditions) s’invite dans l’acronyme QVT. Pour comprendre cette initiative, il faut remonter en 2013, lorsque l’ANI (Accord National Interprofessionnel) a posé les premières bases de la QVT.
Cette appellation englobait alors toutes “les actions qui permettaient de concilier à la fois l’amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises. En outre, l’accord de 2013 avait pris soin de préciser que la qualité de vie au travail “visait d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de ‘faire du bon travail’ dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation”.
Les conditions de travail figuraient déjà en bonne place dans l’acte de naissance de la QVT. Pourquoi les remettre au premier au premier plan ?
Réaffirmer le sens premier de la qualité de vie au travail
Malgré un rapport plutôt complet sur la question, la QVT n’a jamais fait l’objet d’une loi. Seules quelques recommandations de l’ANI ont été transposées juridiquement dans certains dispositifs légaux. N’ayant pas d’obligations autour de la QVT, les entreprises ont à peine effleuré la question.
Le sens premier du terme est alors tombé dans les méandres des baby-foot et autres activités ludiques. Au fil des années, la QVT a en effet été associée à la question du bien-être des collaborateur·trice·s, en passant à côté des problèmes de fond comme les conditions et la santé au travail.
La récente décision de l’ANI d’élargir la vision de la QVT à la QVCT permet d’entériner une fois pour toutes le sens initial de la qualité de vie au travail et de remettre au premier plan l’incontournable notion des conditions de travail. Et pour ne plus laisser la place au doute, l’ANDRH (Association Nationale des DRH) a récemment publié un mémo qui précise les éléments de la QVCT. Elle “concerne les conditions et le contenu du travail […] et ne concerne pas les avantages décorrélés au travail (babyfoot, etc).” Et par le terme conditions, il faut entendre tout ce qui « centrée sur les pratiques managériales, le maintien durable dans l’emploi, les trajectoires professionnelles, la conduite des transformations, les relations interpersonnelles…” Difficile donc, d’être plus explicite ! 😉
La QVCT : un cadre légal pour permettre aux salarié·e·s de s’exprimer
Les conditions et le contenu du travail en première ligne, les salarié·e·s peuvent plus que jamais s’exprimer sur les sujets de fond qui les occupent au quotidien. Ils seront également en mesure de lever le voile sur d’éventuels dysfonctionnements et prendre part au dialogue participatif et continu entre toutes les parties, managers inclus.
Concrètement, cela signifie endosser un rôle décisionnaire autour d’actions concrètes sur l’organisation (du temps de travail, la déconnexion, la répartition des charges, etc.), de la sensibilisation, l’amélioration continue et le cadrage.
Et grâce à la loi Santé au Travail, la QVCT est désormais mentionnée noir sur blanc dans le Code du travail. Elle s’inscrit comme l’une des thématiques de négociations obligatoires au même titre que le salaire, le temps de travail ou encore l’égalité professionnelle.
Un pas de géant depuis la création de la QVT !
Sources et bibliographie
https://www.parlonsrh.com/media/de-la-qvt-a-la-qvct-ce-quil-faut-savoir-sur-ce-nouvel-acronyme/